les aveugles
Un opéra d'après Les Aveugles de Maeterlinck
En 2011, il y aura 100 ans que Maeterlinck a reçu le prix Nobel de littérature. A cette occasion et à l'initiative de LOD, maison de production gantoise de théâtre musical, les Aveugles, chef-d'oeuvre de Maeterlinck, sera créé et adapté pour une nouvelle création contemporaine.
Notre point de départ était cette question : quelle peut être l'importance des Aveugles en tant que parabole existentielle ? À quoi exactement les aveugles de l'histoire et, par extension, « l'homme occidental » sont-ils aveugles ? La réponse formulée par Patrick Corillon, et traduite sous une forme matérielle, propose une relecture radicale des Aveugles, influencée par l'écophilosophie de David Abram. Ce dernier affirme que l'homme occidental, contrairement aux peuples proches de la nature, s'est aliéné de son environnement et des expériences sensorielles qui y sont liées. Il établit un rapport entre cette aliénation et l'apparition de l'écriture (les origines de « l'histoire »), et plus particulièrement de l'alphabet. La langue écrite a rendu le langage muet et a émoussé nos rapports sensoriels au monde. Selon Abram, les peuples primordiaux sont toujours dans l'état précédant « la chute » dans l'état lettré ; leur langage est dérivé de la nature et à sa mesure. En revanche, l'homme occidental vit dans et par le monde, mais n'en fait plus l'expérience. Abram affirme que cette aliénation est à la base de l'exploitation catastrophique de notre écosystème. Selon nous, la mélancolie des Aveugles a un revers réconfortant ; même si du point de vue individuel, la mort est un point zéro tragique, à un niveau plus abstrait elle fait partie de l'existence, de l'alternance vibrante de la vie et de la mort. Patrick Corillon et Daan Janssens souhaitent montrer les deux faces de la médaille, la musique et le texte exprimant plutôt le côté tragique et sombre, la scénographie la consolation philosophique. L'adaptation des Aveugles par Janssens et Corillon entend évoquer le côté lumineux et la face obscure de Maeterlinck, un univers où il est simultanément midi et minuit, où la catastrophe est imminente et imaginaire, où le dénouement est remis à plus tard, mais où la solution est à portée de main, pour autant que nous puissions la discerner.
production
Production LOD
Coproduction : Le Manège / Musiques Nouvelles / CECN / VocaalLAB / Théâtre de la Place.
En collaboration avec le corridor et Hogeschool Gent Conservatorium.
« Il est minuit ! – Il est midi ! Quelqu'un le sait-il ? »
création et diffusion
mars 2012: création au Manège - Mons
mars 2012: Singel - Anvers
mars 2012: Concertgebouw - Bruges
avril 2012: Vooruit - Gand
mai 2012: Festival van Vlaanderen, schouwburg - Courtrai
mai 2012: l'Hippodrome - Douai
juin 2012: l'Opera Days - Rotterdam
juin 2012: Chassé Theater - Breda
avril 2013: la Monnaie - Bruxelles
distribution
Texte : D'après Maeterlinck
Concept : Patrick Corillon & Daan Janssens
Libretto: Patrick Corillon & Daan Janssens
Assistants: Edith Bertholet, Ioannis Katikakis, Caroline Ronceret
Musique: Daan Janssens
Coach: Dominique Roodthooft
Video : Ludovic Burczykowski
Direction musicale: Filip Rathé
Répétiteur: Henry Kelder
Lumières: Eric Soyer
Acteur: Patrick Corillon
Chanteurs: VocaalLAB avec Emilie De Voght (soprano), Els Mondelaers (mezzo soprano), Esther Kuiper (mezzo soprano)
Kevin Skelton (tenor), Tiemo Wang (baritone), Maciej Straburzynski (basse baritone)
Musique: Nouvelles Musiques Mons
Musiciens:Kim Van den Brempt (piano), Pierre Quiriny (percussions), Berten D’Hollander (flûte), Charles Michiels (clarinette),
Jean-Pol Zanutel (violoncelle), Christophe Delporte (accordéon)
presse
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