smatch (1)
Si vous désespérez un singe,vous ferez exister un singe désespéré
conférence-performance
SMATCH : C’est un mot qui ne veut rien dire à priori mais qui pour moi prend tout son sens : c’est la contraction ou l’assemblage de deux verbes en anglais qui s’opposent :
Smash : casser, briser, bousiller, défoncer, s’écraser
Match : correspondre à, s’accorder avec, (faire) correspondre, égaler, être assorti. C’est aussi une allumette !
SMATCH[1] touche à la manière dont les croyances s'organisent pour finir par devenir la réalité elle-même. Le point de départ du spectacle est une étrange carte de la Belgique, trouvée dans un guide des institutions artistiques en Flandre. Le côté supérieur de la carte est divisé entre des provinces flamandes, très colorées, dynamiques et comportant de multiples noms de lieux. La partie inférieure de la carte, la Wallonie, illustrée par un bleu pâle uniforme est désertée. Seuls trois noms de lieux y figurent: Hornu, Charleroi et Eupen. Liège, Mons, Namur… disparus! Cette carte est l'un des points de départ de ce premier SMATCH. C'est en réponse à cette "attention" que nous avons décidé de "peupler ce désert avec des animaux". Les spectateurs croisent deux parcours: le premier est celui d'une chercheur/philosophe (Vinciane Despret) qui s'est essentiellement intéressée à la manière dont les scientifiques ou spécialistes étudient les animaux. Le second est celui d'un chercheur/physicien (Stéphane Douady) dont la tâche est d'étudier le chant des dunes. D'autres interventions dont les performances de Monsieur Delmotte, y sont mêlées. Nous avons également mis en place un abécédaire SMATCH : la contrainte consiste à trouver des mots commençant par les lettres existantes dans le mot SMATCH et sur lesquels les intervenants s'appuient pour développer leur discours.
Nous sommes dans un lieu de travail, entourés d'un mobilier de laboratoire sur lequel sont déposés des objets que manipulent les intervenants au cours de leurs expériences. Deux écrans mobiles et coulissants découpent l'espace suivant différents angles, et donnent à voir des images pour la plupart fabriquées par l'équipe de création. Malgré le développement d'une technologie très pointue, le spectateur reste plongé dans la fabrication artisanale d'un propos, sans être fasciné par la prouesse technologique ou l'ésthétique futuriste.
production
Kunstenfestivaldesarts (Bruxelles) / le corridor (Liège)
Avec le soutien de : la Ville de Liège, La Société Libre d'Emulation de Liège, Le Théâtre de la Place, le KVS et iMAL
création et diffusion
mai 2009 : Kunstenfestivaldesarts - Bruxelles
février 2010: Théâtre le Grütli - Genève
juillet 2010: Festival IN - Avignon
mars 2011 : Théâtre de la Place - Liège
juillet 2013: Théâtre des Doms - Avignon
mars 2014: Festival Théât'Réalités - Villeurbanne (Lyon)
janvier 2015: Louvre Lens
février 2015: Festival Höhenfeuer organisé par le Theater Chur (Suisse) : création de la version en allemand
mars 2015: Théâtre de Baden-Baden (Allemagne)
spectacle reconnu dans le cadre des tournées Art & Vie
distribution
Concept : Dominique Roodthooft
Dramaturgie : Vinciane Despret
Interprétation : Messieurs Delmotte, Vinciane Despret, Florence Minder (version bilingue All-Fr), Dominique Roodthooft,
Cécile Vandalem, Mieke Verdin
Assistanat scénographie/plateau : Claudine Maus, Valérie Périn
Lumière : Joël Bosmans
Musique : Pierre Kissling
Développement technologique : Rudi Giot
Consultant technologique : Tom Heen
Montage vidéo : Raoul Lhermitte
Merci à Noëlle De Smet (pédagogue), Sylvie et Jacques Janssen (éleveurs), Stéphane Séjourné (juriste), Isabelle Stengers (philosophe), Etienne Chaillou & Mathias Thery (cinéastes) pour leur aimable participation.
presse
« Les belges font chanter le désert ! Comment lutter contre l’humiliation ou la tristesse avec des armes positives ? smatch 1 de la compagnie belge le corridor, s’inspire de situations réelles, - une carte répertoriant les institutions d’art contemporain belges montre une Flandre richement dotée, tandis que la Wallonie semble n’en avoir que trois – pour les détourner d’une façon critique mais joyeuse : « ah, nous sommes dans un désert ? lance Dominique Roodthooft à propos d’une situation qui n’est pas sans rapport avec la réalité belvétique, alors, faisons-le chanter ! »
Le Courrier de Genève, 18/02/10
« A partir de la relation entre l’homme et l’animal, c’est la question du regard sur l’autre qui est posée. Jouant finement sur les associations d’idées, l’auteur juxtapose les images, montrant la mobilité de la notion de frontière – et de différence – tandis que des territoires entiers se déplacent à la façon de dunes de sable emportées par le vent. »
Les Inrockuptibles, Hugues Le Tanneur, 09/06/09
Disposé de part et d’autre d’un laboratoire foisonnant, le public observe trois comédiennes commenter d’étranges expériences. On y apprend que les cochons savent mentir. On écoute des éleveurs parler de leur attachement à leurs bêtes. On rit devant la très sérieuse démonstration du champion du monde du cri de cochon. Pendant ce temps, Messieurs Delmotte accroche des ampoules devenues aquariums pour minipoissons, se dévore un visage sculpté de tranches de jambon ou simule l’animal criblé de balles par des chasseurs (…) C’est le regard que nous posons sur l’animal qui le rend « bête » ou « incapable ». Soit on le condamne en le faisant obéir à nos attentes, soit on lui donne une chance de faire des propositions intelligentes. Il en va de même pour l’homme : soit il se complaît dans l’immobilisme, la tristesse et la certitude que tout est foutu. Soit il se rappelle les milliers d’exemples dans lesquels il s’est révélé capable de penser, imaginer, inventer.
Le Soir, Catherine Makereel, 20/05/09
« Smatch is one of those shows that sends me out onto the Streets with a grin on my face (…) it’s an entertaining performance and it’s a real treat for the critical optimist. »
The British theatre guide, Jackie Fletcher, 19/05/09
« L’anecdotique se mêle au philosophique, la réflexion à la légèreté, le politique au poétique, dans un lieu d’expérimentation en direct »
La Libre, Marie Baudet, 13/05/09
« À mesure que « Smatch » avance, la jubilation augmente. Notre imaginaire est sans cesse stimulé (…). Avec « Smatch », on s'autorise à inventer d'autres histoires que celles que l'on voudrait nous faire jouer ; on peut créer les nouveaux territoires qui nous permettent de voir ce que nos répétitions cartésiennes nous empêchent d'appréhender.
Avec « Smatch », on se prend à rêver qu'un ministère de la recherche et de la culture européen soit installé symboliquement sur la frontière. Pour la faire bouger. »
www.festivalier.net, Pascal Bely, 23/05/09
revue de presse
Extrait du spectacle sur le site du Festival d'Avignon
Teaser smatch[1] - petite forme
Abécédaire smatch[1] : Mogelijkheden = Possibilités
Entretien entre Isabelle Stengers et Vinciane Despret
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