modestes propositions…
spectacle démarche en trois parties
Dans un monde en proie à la famine et à l’exclusion : l’Irlande où Jonathan Swift s’est retiré, celui-ci écrit plusieurs pamphlets dans lesquels il dénonce les agissements du pouvoir de l’Angleterre. Dans Modestes propositions…, avec une argumentation imparable, il suggère aux Irlandais une solution radicale au problème de la pauvreté : réinsérer les pauvres dans le cycle économique en élevant leurs enfants jusqu’à l’âge d’un an pour les vendre ensuite comme viande de boucherie aux riches.
d’après le pamphlet de Jonathan Swift
« Nous vivons une époque profondément marquée par la tristesse qui n'est pas seulement la tristesse des larmes mais, et surtout, la tristesse de l'impuissance. Les hommes et les femmes de notre époque vivent dans la certitude que la complexité de la vie est telle que la seule chose que nous puissions faire, si nous ne voulons pas l'augmenter, c'est de nous soumettre à la discipline de l'économisme, de l'intérêt et de l'égoïsme. La tristesse sociale et individuelle nous convainc que nous n'avons plus les moyens de vivre une véritable vie et dès lors, nous nous soumettons à l'ordre et à la discipline de la survie, … » Celle de l’isolement, de l’individualisme et de la fatalité.
Collectif Malgré tout
production
Compagnie Arts et Couleurs et Grand-Guignol
création et diffusion
novembre 1998 : Halles de Schaerbeek - Bruxelles / Cirque Divers - Liège (chantier)
août 2002 : Festival de Huy, théâtre Jeunes Publics
2002 –2003 : Différentes écoles secondaires dans le Hainaut / Centres culturels de Theux et de Verviers
17 représentations
distribution
Conception et mise en scène : Dominique Roodthooft
Interprétation : Nicolette Ciuca, Pierre Lafleur
Interprétation en langue des signes : Anne Gillet et Vinciane Sauren
Scénographie : Philippe Henry et Jean Vangeebergen
Lumière : Joël Bosmans
Régie générale : Christophe Hella
Chargés de production : Martine Godard et Vincent Moreau (compagnie Arts et Couleurs) ,
presse
Etonnant objet que celui-ci. D’une part, la fausse conférence par un vrai comédien (l’excellent Pierre Lafleur). Son propos ? Une « Modeste proposition pour empêcher les enfants des pauvres d’être à charge de leurs parents ou de leur pays, et pour les rendre utiles au public. ». Le texte au vitriol, a été écrit par J. Swift en 1729 pour protester contre l’effroyable misère qui sévissait en Irlande. Une simple photo de réfugiés des Balkans suffit à rappeler combien le propos, férocement drôle et dénonciateur, reste d’actualité. Durant la seconde partie, la jeune femme qui a traduit la première en langage des signes narre son parcours personnel. Où est le rapport ? demanderont certains. C’est justement l’intérêt du spectacle. Passant d’un cas général à un autre très particulier, on découvre un véritable fil rouge : le droit à tous d’exister, de vivre, d’être respecté et l’importance d’un éternel combat pour la dignité humaine. De quoi alimenter largement le débat faisant suite au spectacle.
Le soir (22 septembre 2002). J-M Wynants
On découvre cette Célèbre proposition argumentée sur scène par un comédien sous forme de conférence, traduite simultanément en langue des signes par une jeune femme. Le propos est infâme : pour soulager les pauvres et agrémenter un peu les riches, il suffirait de vendre les enfants comme viande de boucherie… Ce plan des plus cyniques était émis par l’écrivain irlandais Jonathan Swift qui, en 1729, attaquait dans ce pamphlet directement le gouvernement anglais. Le comédien, Pierre Lafleur, le déverse si habilement que son débit s’en retrouve terriblement crédible… On ne peut pas parler d’intention inintéressante de la part de la troupe : certes, le désespoir et l’impuissance de notre société prêtent forcément à discussion. D’ailleurs, un débat est prévu après la pièce. Mais bon… S’enfuit le parcours d’une enfant sourde, histoire autobiographique racontée par la traductrice en langue des signes Nommée ici « modeste témoignage pour empêcher les enfants d’être en charge de toute la tristesse du monde et pour les rendre attentifs aux multiples possibilités de la vie ». Beaucoup de mots pour si peu d’émotion, hélas ! Sur papier pourtant, l’intention relative au handicap nous interpellait. Dommage.
Le ligueur (18 septembre 2002). S.C
presse
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